Coconpinson
Ici, tout est plus lent, plus doux, plus enveloppant.
Le vent parle à voix basse. Le soleil filtre à travers des feuillages fins. Et l’air sent le lin chaud, la plume fraîche et la peau de lait.
À Coconpinson, les cigognes n’apportent pas les bébés — elles veillent sur eux.
Elles nichent sur les toits en paille tressée, chantonnent au-dessus des berceaux suspendus, et déposent parfois des brindilles porte-bonheur au creux des langes.
Ce sont les Plumes-Sœurs qui accueillent chaque âme nouvelle venue sur l’île de Lanä.
Elles cousent les premiers langes, murmurent des berceuses sans mots, et veillent à ce que chaque souffle d’enfant soit honoré dès le premier battement.
Au cœur du village, une maison ronde tressée de bois clair abrite le Nid-Fondant.
Là, les Berceuses de Gaze préparent en silence turbans, couronnes, et petits chaussons enchantés, tout en écoutant — à travers le tissu — les soupirs des bébés et les souvenirs d’avant la naissance.
Et puis, il y a le Renard-Maïeu.
Il apparaît, tranquille, aux moments-clés : avant un premier sourire, après une larme, ou simplement pour veiller dans l’ombre.
On dit qu’il connaît tous les prénoms avant même qu’ils soient choisis.
Coconpinson est un murmure de monde.
Un village tissé de silence et de soin, où chaque naissance est un poème…
et chaque regard, une promesse.