Paquille

Le village où les cloches croisent les merles, et où les paniers ne sont jamais vides.

À Paquille, le printemps dure plus longtemps qu’ailleurs.
Les fleurs y ouvrent leurs pétales avec des rires d’enfant, les cerises mûrissent au son des clochettes, et les œufs colorés apparaissent dans les endroits les plus inattendus : sous un trèfle, dans un sabot oublié, ou au creux d’un oreiller en plume.

Les enfants y courent entre les herbes hautes, les paniers d’osier rebondissant à leur poignet.
Ici, tout le monde a les joues rouges : celles du vent, celles du jeu, ou celles du jus de fruit un peu trop sucré.

On raconte que ce sont les Pinçœufs, de petits êtres invisibles aux yeux des adultes, qui cachent les surprises au petit matin.
Ni fées, ni lutins, ils ont des doigts pleins de malice et des sourires en chocolat.
Parfois, ils dorment dans des coquilles vides qu’ils transforment en tentes de soie.

Au cœur du village, un vieux cerisier veille.
On l’appelle l’Arbre-Cachettes.
C’est sous ses branches que les plus beaux secrets se chuchotent et que les plus grandes trouvailles se font, sans jamais faire de bruit.

Paquille est un éclat de saison.
Un endroit où l’on rit pour rien, où les lapins connaissent les prénoms,
et où les cloches déposent des rêves sucrés avant de s’envoler à nouveau.