
Période : Immédiatement postérieure à la Grande Scission
Durée approximative : Inconnue – les brumes troublent le passage du temps
Élément symbolique : Brouillard suspendu, pierre fendue, lichen argenté
Territoires touchés : L’ensemble des royaumes connus, avec une intensité accrue dans Selvática, Aetherïa et Sorënka
Couleur associée : Gris perle / vert fané
Contexte
L’Âge des Brumes désigne une période de flottement qui suivit la Grande Scission — cette rupture cosmique qui fragmenta les royaumes d’Épiphénomène et distendit les liens entre les peuples, les éléments, et les mémoires.
Ce n’est pas une ère de guerre, mais une époque de désorientation collective. Les chemins se perdaient, les noms s’effaçaient, et même le cycle des saisons semblait hésiter. Certains lieux disparurent, comme engloutis dans un repli du monde, et d'autres réapparurent, méconnaissables.
Les rituels anciens n'agissaient plus comme avant. Les étoiles, un temps, cessèrent de répondre aux invocations. C’était comme si le monde entier retenait son souffle, suspendu dans un entre-deux.
Conséquences majeures
- Naissance des gardien·nes : Plusieurs lignées mythiques virent le jour durant cet âge, telles que les Passeuses de Sève ou les Veilleurs de Lignëa, formés pour restaurer les continuités perdues.
- Érosion de la mémoire collective : Les légendes d’avant la Scission furent altérées, morcelées, ou rendues méconnaissables. Certains peuples perdirent jusqu’au souvenir de leur origine.
- Recomposition des alliances : Des royaumes jadis liés s’ignorèrent ou s’éloignèrent ; d’autres se rapprochèrent de façon inédite. Les premières cartes fragmentaires du monde post-scission furent dessinées à cette époque.
- Émergence des brumes vivantes : Dans certaines zones, des brumes conscientes apparurent, porteuses de visions, d’illusions ou de pièges — certaines bénignes, d’autres délétères. Elles furent considérées tantôt comme des épreuves, tantôt comme des messagères d’un équilibre à retrouver.
Mémoire populaire
L’Âge des Brumes est rarement raconté dans les contes. On dit que même les bardes évitent de le chanter : "Ce qui fut dans la brume reste voilé", dit un adage des Muses d’Aetherïa.
Mais chez les anciens, chez les sylvains et certaines tisseuses d’histoires, l’on reconnaît les survivants de cette époque à leur regard : profond, brumeux, comme embué d’un souvenir que personne n’a su nommer.
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